Ce vendredi 03 mars 2023, les acteurs impliqués dans le plaidoyer pour la mise en œuvre des travaux de dragage pilote du carrefour Djondji – Houncloun dans la zone de la Réserve transfrontalière (Site de la Bouche du Roy) ont procédé à une visite de site afin de constater l’ampleur des travaux déjà effectués et recueillir les impressions directes des riverains et bénéficiaires immédiats des travaux.
Co-organisée par ECO-BENIN et ADELAC, cette visite a pour but d’apprécier le niveau d’évolution des travaux effectués, et l’impact desdits travaux sur les communautés et leur environnement immédiat.
En effet, les travaux de ce dragage pilote s’inscrivent dans le cadre des actions du Programme Intercommunal de Réhabilitation du Lac Ahémé et ses chenaux (PIRA) dont l’objectif premier est de régler les problèmes liés à l’ensablement du Lac, cause de la dégradation de l’écosystème aquatique par conséquent à la réduction des ressources halieutiques dont le poisson, principal denrées de survie des populations riveraines qui sont pour la majorité, des pêcheurs. Ces zones étant zone de mangrove, elles sont actuellement le paysage de mise en œuvre du projet « Résilience Socioéconomique des Mangroves » financé par la Direction Générale de la Coopération belge au développement (DGD) à Louvain Coopération. Elles abritent une diversité biologique fondamentale, qui joue donc un rôle majeur pour l’économie locale compte tenu des ressources qu’elles procurent aux populations.
Comme convenu dans le programme de la visite, la délégation a parcouru les aires draguées, les sites de refoulement (nord-ouest ; nord-est ; sud) ; les actions de valorisation agricoles des vases dans le cadre de la diversification des activités de pêcheurs ; les sites de plantation des mangroves et les zones de réserve biologiques pour la reproduction des poissons. Comme actions d’aménagement alternative, des tests sont en cours pour voir les possibilités de pratiques d’activités agricoles, à savoir : des étangs rizicoles, la plantation des plants de cocotiers, la culture de canne à sucre, de manioc et autres qui sont actuellement en cours sous la supervision de ADELAC.
« Nous avions convenu de venir constater les réalités du projet. Nous sommes heureux de voir que les travaux ont avancé à plus de 80% et que grâce à ce projet, plusieurs actions vont dans le sens de la réhabilitation des écosystèmes. On peut citer par exemple certaines espèces de poissons qui étaient en voie de disparition mais qui réapparaissent de nouveau dans le Lac pour le plus grand bonheur des populations. » Elie AGBETY, président de l’Association de développement d’Avlo.
On peut retenir de cette visite que les activités de reconversion sont en cours d’expérimentation sur les différents sites dans le but de diversifier les sources de revenus des populations riveraines et ainsi diminuer leurs pressions sur les écosystèmes de la zone. Cependant, d’après les premières impressions des participants à cette visite, il y a lieu de poursuivre les travaux de dragage ainsi bien commencer afin de réhabiliter complètement les plans d’eau de la zone et ainsi réduire les peines des populations. À la fin de la visite, une séance d’échange et d’explication a eu lieu avec CHEC, l’entreprise en charge de l’exécution du dragage, ADELAC et l’institution qui fait la surveillance et le contrôle desdits travaux pour éclairer les zones d’ombre des participants et connaitre les suites immédiates et à moyens terme de ce projet de réhabilitation des plans d’eau du delta du Mono.
« Il faut dire que globalement les participants sont satisfaits du niveau d’avancement des travaux et recommandent que le processus se poursuive. En tant qu’acteur, la satisfaction des visiteurs justifie notre raison d’être et leur recommandation seront transmises à qui de droit pour une bonne poursuite du processus » Christian VIAHO, Directeur Technique de ADELAC
Il faut noter que le site s’étend sur 208 hectares et outre les travaux de dragage, il est prévu également la plantation de 10 hectares de mangroves, la construction de 2 passerelles et 4 embarcadères dont les emplacements d’installation été montré lors de la visite par le DPEB /ADELAC.
IMELDA SANNY / ECO-BENIN