Les membres des ambassades des Pays-Bas de la sous-région, une forte délégation du ministère des affaires étrangères néerlandais ainsi que des experts en sécurité alimentaire, énergie renouvelable, Eau, Hygiène et Assainissement participent cette semaine, à Cotonou au Bénin, à une rencontre régionale. Cette réunion de partage d’expériences leur a permis d’apprendre des uns et des autres. Ils sont venus apprendre de ce que fait la coopération néerlandaise de développement mais aussi échanger avec leurs homologues du Bénin sur les expériences des différentes interventions concernant l’approvisionnement en eau potable, l’hygiène et l’assainissement de base, mais aussi la gestion intégrée des ressources en Eau et la sécurité alimentaire. Dans le cadre de cette mission régionale, des visites de terrain ont été effectuées pour voir les initiatives que développent les différents partenaires sur le terrain. Ce vendredi 15 novembre 2019, la délégation de la Haye, les membres de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Bénin, les responsables de l’Agence pour le Développement intégré de la zone économique du lac Ahémé et ses Chenaux ADELAC étaient en visite sur le site de la Bouche du Roy – Réserve de Biosphère du Mono MAB UNESCO.
« Les visites sont très importantes pour nous parce qu’on voudrait avoir une bonne connexion avec la réalité du terrain. On travaille assez souvent à une certaine distance du terrain. Aller sur le terrain est important pour vraiment sentir quel est le vrai défi que les communautés doivent relever. Aussi voir quelles sont les actions qui marchent. » a indiqué Michiel SMET, premier secrétaire de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Bénin.
Le site de la Bouche du Roy couvre une superficie de 9 678 hectares et s’étend sur les communes de Grand-Popo et Comé dans le département du Mono. Le tiers de sa superficie est couverte de mangroves. Depuis 2016, l’ONG Eco-Bénin à travers le programme Shared Ressources, Joint Solutions (Ressources Partagées, Solutions Communes) met en place des initiatives de sensibilisation et de plaidoyer pour assurer la restauration et la conservation de ces écosystèmes. La délégation a échangé avec les communautés et a pu voir deux sites de pépinières de rhizophora et d’avicennia à Nanzoumè. Au total, 6 sites de pépinières avec plus de 38 000 plants sont implantés dans la réserve.
« Le delta du Mono est un environnement assez riche. On a vu qu’il y a pas mal d’efforts qui sont menés jusque-là en vue d’assurer que l’écosystème soit protégé. Mais il y a aussi des défis. On voit une population qui vit d’une pêche dont la productivité est en constance réduction. Ce sont des défis qui doivent être soulagés assez rapidement. », a reconnu Michiel SMET, premier secrétaire de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Bénin.
Le gros défi, reste le dragage pour la restauration des écosystèmes lagunaires dans cette aire communautaire, le lac Ahémé et ses chenaux. Cette opération consistera à enlever les sédiments pour donner de la profondeur aux plans d’eau. Après étude de faisabilité, les options techniques et financières d’une récente mission conduite par l’IUCN Pays-Bas, Eco-Bénin et ADELAC ont été présentées au Ministre du Cadre de Vie. Dans certains villages, l’énergie solaire, l’accès à l’eau potable sont entre autres défis à relever.
« Nous sommes contents pour ces différentes visites que nous avons effectuées sur le terrain. On a parlé avec les communautés afin de trouver ensemble avec les ONGs des solutions à leurs problèmes quotidiens. À certains endroits, les difficultés des populations sont bien visibles », Carmen HAGENAARS, chef de la mission néerlandaise.
Les participants ont également visité l’embouchure. La présente visite terrain a pris fin par un débriefing organisé autour d’un déjeuner à l’hôtel Casa Del Papa à Ouidah.
ABOKI DANIEL / ECO-BENIN