C’est la saison de reproduction de plusieurs espèces marines dont les tortues.
Elles migrent vers les côtes béninoises pour y laisser les œufs. La Réserve de Biosphère du Mono MAB-UNESCO avec son site de la Bouche du Roy est la seule au Bénin située dans un écosystème marin ayant des spécificités qu’on ne retrouve nulle part ailleurs au Bénin. La zone marine de cette aire communautaire sert de couloir de migration pour ces espèces en danger. Sur le site de la Bouche du Roy, le travail de sensibilisation et de plaidoyer accéléré de l’ONG Eco-Benin et ses partenaires locaux a déclenché un changement remarquable de comportements des populations et des élus locaux.
Dans la soirée du jeudi 6 Août 2018 à Avlo-Plage, commune de Grand-Popo, une tortue olivâtre à été prise dans les filets des pêcheurs marins de ce village. Automatiquement, ils se sont rendus avec la tortue à l’écloserie du lodge d’Avlo pour la présenter aux écogardes formés par Eco-Benin ONG et son homologue Nature Tropicale. L’espèce pèse 65 kilogrammes et présente les caractéristiques suivantes : longueur dorsale: 79cm, longueur ventrale: 69cm, vertébrale: 07, longueur de la tête: 15cm, largeur de la tête: 26cm, marginale gauche : 13, marginale droite : 14, costral: 07. Après la prise de ces données par les écogardes, la tortue a été baguée puis libérée en mer. Il y a quelques années, cette tortue aurait pu finir dans une marmite et servir de repas à plusieurs familles. Aujourd’hui, les résultats du changement de comportements obtenus grâce à la mise en œuvre du programme Ressources Partagées Solutions Communes SRJS depuis 2016 sont encourageants et les perspectives sont bonnes !
Dans la Réserve la Bouche du Roy, trois écloseries sont mises en place avec l’appui financier de la GIZ et de l’IUCN-Pays-Bas. Elles reçoivent les œufs pondus par les tortues marines et abritent tout le processus supervisé par des écogardes jusqu’à l’éclosion de ces œufs. L’année dernière, plus de 1 800 œufs ont été incubés dans ces écloseries avec à la clé 725 bébés tortues libérées en mer.
Il faut rappeler que le travail de sensibilisation avec les pêcheurs marins se poursuit et sera encore plus renforcé.
Daniel ABOKI