Sensibiliser les membres du comité communal des populations affectées par le projet de barrage hydroélectrique d’Adjarala sur leurs droits et devoirs dans la mise en œuvre du Plan de gestion Environnementale et Sociale et partager avec eux les lignes directrices de la CEDEAO en matière de réalisations des ouvrages hydrauliques. Voilà l’objectif de l’atelier de sensibilisation et de communication qui s’est tenu ce 7 et 8 décembre 2017 à Arnogos Hôtel de Djakotomey. Différents acteurs et parties prenantes à savoir : les propriétaires terriens, notables, membres du comité des sinistrés, les cadres de la mairie d’Aplahoué et de la préfecture du Couffo, une délégation de la CEB et de la direction départementale du cadre de vie et du développement durable ont participé à cette séance. L’un des principaux axes des lignes directrices de la CEDEAO précise que les populations affectées doivent être intégrées comme acteurs, partenaires et bénéficiaires du projet. Impliquer ces acteurs, suppose la mise à leur disposition de vraies informations dans le processus de mise en œuvre du PGES.
Aujourd’hui, on dénombre 19 comités locaux mis en place par la Communauté Electrique du Bénin (CEB), maître d’ouvrage de ce projet. Mais à cette rencontre de sensibilisation de Djakotomey, les représentants des comités des populations affectées ont déploré un manque de mise à disposition des informations par la CEB. Sur le terrain, on constate clairement que cette carence de non disponibilité d’informations détourne les comités locaux de leur responsabilité et limite uniquement leur rôle à la question de «dédommagement et de réinstallation des sinistrés ». Or, selon les responsables de la CEB, on est aujourd’hui très loin de cette étape. Après le processus de recensement qui avait débuté en 2013, chaque propriétaire terrien recevra sa carte officielle de personne affectée par le projet avant toute opération de dédommagement. Les participants en l’occurrence les représentants des comités locaux à cette rencontre n’avaient pas ces précisions. Le présent atelier informe donc les membres du comité communal et les autres parties prenantes sur l’ensemble du processus de mise en œuvre du PGES du projet « barrage d’Adjarala ».
Les participants, la quarantaine, ont effectué une visite sur le site du barrage. La base de vie installée par l’entreprise chinoise Syno-Hydro est pratiquement au repos. En juillet dernier, la CEB a officiellement saisi cette entreprise et l’a sommée d’arrêter ses travaux d’installation du chantier. Raison évoquée, une sérieuse problématique liée au financement du projet.
Le barrage d’Adjarala présente d’énormes enjeux environnementaux et sociaux. Il fera perdre au Togo et au Benin plus de 8 200 hectares. Les premières études de ce projet remonte en 1988. Et pour une prise en compte des aspects sociaux et environnementaux, il faudra tenir compte des lignes directrices de la CEDEAO en capitalisant et en échangeant les expériences existantes dans la zone Afrique de l’Ouest.
L’un des résultats majeurs de cette séance est l’élaboration et la disponibilité d’un plan de restitution des acquis pour le comité communal et les autorités locales afin d’en assurer une bonne connaissance par les populations affectées par le projet du barrage hydroélectrique d’Adjarala.
Plusieurs recommandations ont été faites par les participants à l’issue de cet atelier. Il s’agit par exemple en ce qui concerne l’amélioration du système d’information, d’organiser des séances d’information à l’endroit des hommes de medias pour la diffusion en tant réel et des séances d’information des parties prenantes sur la mise en œuvre du plan de communication.