Il sonnait environ 7h15’ lorsqu’une forte délégation fit son apparition à l’embarcadère d’Avlo ce vendredi 22 décembre 2017. Cette délégation composée des agents des Eaux, Forets et Chasse basés à Grand-Popo, des éléments de la Brigade Territoriale d’Adjaha et de Comé, Des forces Navales de la base de Grand-Popo, les représentations des communes de Grand-Popo et de Comé, les membres de l’Association Doukpo ainsi que les membres de l’ONG Eco-Benin a une mission spéciale ; faire un tour de contrôle inopiné sur l ‘ensemble de la Réserve afin de réprimer les mauvaises pratiques visant à la destruction des ressources protégées de la Bouche du Roy, reconnue et intégrée par MAB-UNESCO. Cette initiative qui implique donc l’ensemble des acteurs concernés est l’une des recommandations issue de l’atelier de formation des élus communaux organisé par l’ONG Eco-Benin en partenariat avec l’IUCN-Pays-Bas les 15 et 16 Novembre 2017 à Grand-Popo sur les outils de gestion des aires communautaires de conservation de la biodiversité du Mono.
Sur la rive de l’embarcadère d’Avlo, une barque en position d’accoster attire l’attention de la délégation. A l’approche, le constat est époustouflant. Cette barque transporte une quantité importante de chevrons de coco coupés á l’aide de la tronçonneuse. Cette activité est formellement interdite, du moins requiert une autorisation dûment signée des agents assermentés. Malheureusement l’auteur de l’acte n’a reçu aucune autorisation, et pour tromper la vigilance des agents, il a couvert les centaines de chevrons des joncs. Interpelé par les agents de la délégation, il a reconnu être l’auteur de cette coupe. Les chevrons ont été conduits à la brigade territoriale d’Adjaha. L’agent forestier a indiqué que « l’affaire suivra la procédure normale et l’intéressé subira les sanctions prévues à cet effet ».
En mars 2017, l’ONG Eco-Benin en partenariat avec la base navale et l’ONG Action Plus avaient procédé à l’enlèvement des « Acadja », une technique prohibée, dans la réserve la Bouche du Roy. Au cours de cette patrouille inopinée, le constat fait à Hounkounnou, un village qui a suffisamment été sensibilisé, est amer. La mise en place de cette technique a repris de plus belle. Dans cette zone, lors de la patrouille, les agents ont également interpelé, un pêcheur à l’hameçon mais ayant sur lui des crevettes de très petites tailles sûrement ramassées avec les techniques prohibitives. Conduit chez le chef de ce village, le sieur a été interrogé sur l’origine des crevettes devant une masse de population de cette localité.
Sur place, l’ordre a été donné par l’Adjudant Chef, commandant de la Brigade d’Adjaha, au chef de ce village d’enlever les « Adjaca » présents dans le fleuve. L’ultimatum est de 2 jours rigoureusement. Devant sa population, le Chef du village a promis gongonner pour inviter les auteurs à respecter donc cet ordre. L’autorité, l’Adjudant Chef, a bien joué son rôle. Mais le plus important sera le suivi de cet ordre donné aux récidivistes de cette pratique d’Acadja. Une descente de vérification du respect de l’ordre donné par l’autorité sera donc organisée dans les tous prochains jours.
La moisson a donc été bonne grâce à l’implication des acteurs de cette délégation de patrouille avec à la clé deux interpellations. Il faut rappeler qu’une mission de contrôle et de patrouille est organisée chaque mois dans la réserve la Bouche du Roy.
Daniel A.