La sacralisation pour une meilleure conservation des mangroves de la Bouche du Roi
Avec l’appui de la coopération technique allemande GIZ en collaboration avec l’IUCN NL, dans le cadre du processus de création de la réserve de biosphère du Delta du Mono, les activités conduisant à la mise en place de la réserve Bouche du Roi par Eco-Benin suivent leur cours. Après les nombreuses sensibilisations des populations sur les règles locales de gestion de leurs propres ressources suite aux zonages participatifs du site, il est procédé avec les acteurs à la sacralisation des zones de mangrove faisant partie de des zones réservées pour la protection en vue de renforcer le système de conservation des ressources et notamment celui de ces écosystèmes sensibles que constituent les mangroves.
Trois zones sont retenues à savoir la zone Djondji-Hounkounou, la zone Azinko et la zone Nazoumè-Tinmè pour la sacralisation. Après une animation en assemblée avec les populations en présence du fétiche Zangbeto, et le rituel traditionnel d’incantation de ce dernier, les implications de la sacralisation des mangroves sont bien décrites aux communautés avec les inconvenients en cas de non respect des règles. Suite à ceci, une descente est effectuée chaque fois dans la zone de protection pour l’implantation du fétiche de surveillance.
Près d’une centaine d’hectares de mangrove appartenant aux noyaux centraux de la réserve est sacralisée sous les divinités du fantôme de nuit ‘’Zangbéto’’ et de ‘’Avlékété’’ avec la participation active de la population locale. Ces mangroves sacrées viennent pour renforcer les règles d’interdiction stricte de coupe pour le bois énergie et autres dans ces aires centrales.
Deux zones de frayère de demi hectare chacune sont délimitées et installées à Nazoumè et Tinmè au profit des communautés locales et de l’association de gestion du site (Association Doupko) en vue de faire régénérer les ressources halieutiques du Mono, de diminuer les pressions liées aux activités humaines sur celles-ci et d’améliorer leur exploitation.
Par Moïse KOUMASSA, équipe Eco-Benin/RBTDM