Dans le cadre du processus de création de la réserve de biosphère transfrontalière du Delta du Mono et particulièrement sur le site de la Bouche du Roi, plusieurs activités ont été réalisées à ce jour par Eco-Benin pour le compte de son partenariat avec la Coopération Technique Allemande GIZ . Après les nombreuses séances de sensibilisation sur l’initiative et la démarche correspondante, il a été procédé à la réalisation des cartes participatives des ressources de la zone ainsi que les délimitations physiques des aires de protection. A nos jours, 17 villages d’une population totale d’environ 10.000 habitants (RGPH 4, 2013) influant sur la réserve ont été la cible des interventions dans le cadre des activités du projet sur le site de la Bouche du Roi. Il a été enclenché parallèlement aux activités de zonages participatifs du site, l’élaboration des règles d’usage des ressources de la zone avec les communautés riveraines. Ce qui a donné lieu à la convention locale de gestion du site et la mise en place des structures locales futures gestionnaires du site de la Bouche du Roi. Les 3 comités de zones créés ont été fédérés en une association dénommée « Doupko“ ou ressources réservées en langue Wla.
Au cours d’une réunion tenue le 30 Juin 2016 et approfondie le 21 Juillet 2016, Eco-Benin avec la participation des acteurs de l’association et différentes parties prenantes (GIZ, eaux et forêts, base navale, Mairies de Comè et de Grand-Popo, autorités locales et villages concernés) ont procédé à la validation des textes de la convention. La réunion a été l’objet de la relecture et des amendements des articles du document élaboré avec les communautés en vue de les rendre plus réalistes et pratiques pour l’association désormais mandatée pour la gestion du site.
Les échanges et discussions ont principalement porté sur certains articles de la convention notamment liés à la gestion des ressources halieutiques, les activités de chasse et de coupe de mangrove ainsi que le braconnage d’espèces menacées. Il est retenu différents types de sanctions en fonction des degrés d‘infractions et en fonction des zones. Les atteintes aux espèces menacées et protégées de la zone (tortues marines, dauphins, baleines, lamantins…) subiront de façon stricte les mêmes sanctions que celles prévues par les législations nationales relatives à la faune et la flore en vigueur.
Pour d‘autres types d’infractions, il est retenu pour les zones tampons: dans un premier temps une verbalisation suivi d’une amende raisonnable de 5.000 FCFA, 03 sucreries, 04 litres de sodabi et 04 bières. En cas de récidive, la précédente amende est doublée et pour une troisième fois l’association siège sur le cas de l’individu en cause suite auquel ce dernier est remis aux autorités compétentes. En cas de délits constatés dans les noyaux centraux il a été retenu un avertissement suivi de la saisie du butin et des matériels du délit. En cas de récidive, le contrevenant paiera une amende conséquente fixée à 100.000 FCFA et le paiement des frais liés aux cérémonies traditionnelles relatives à la divinité protectrice de la zone concernée et se verra confisquer définitivement son matériel ainsi que le butin par l’association.
En cas de refus d’une ou l’autre de ces actions par la mise en cause, les membres de l’association siègeront ainsi que les chefs villages et il sera décidé d’une sanction pour le contrevenant auquel s’ajoutera le paiement des frais de déplacement des membres de l’association ayant siégé. En cas de persistance, il sera fait appel aux autorités compétentes afin que la mise en cause subisse les prescriptions de la loi nationale en vigueur.
A la fin de la réunion, les affiches de communication et de sensibilisation sur les règles de gestion et le projet sont mises à disposition des membres de l’association pour une restitution relayée des acquis au niveau des villages. Il est prévu pour les prochaines phases l’élaboration des plans de gestion de la réserve et le renforcement des capacités professionnelles des gestionnaires.
L’équipe RBT/Eco-Benin