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  • Dernière modification de la publication :15 septembre 2019

Une délégation d’une quinzaine de personnes composée des Maires, de la représentation du Ministère de l’Eau et de l’Energie et des OSC des communes de Grand-Popo, de Comè, d’Aplahoué, Athiémé et Lokossa ont effectué du 24 au 26 Septembre 2018 une visite d’échanges et de travail au barrage de Nagbéto et à la CEB à Lomé.

Conduite par l’ONG Eco-Benin dans le cadre du dialogue autour des Biens Publics Mondiaux, la délégation béninoise a pris connaissance des dispositifs du barrage et l’implication des parties prenantes dans la gestion de ce barrage. Cette visite initiée par Eco-Benin et soutenue par l’IUCN Pays-Bas a pour objectif de renforcer le dialogue autour des enjeux fondamentaux liés aux barrages hydro-électriques pour un développement durable dans le bassin du fleuve Mono.
Nous sommes venus nous imprégnés du dialogue qui existe autour de ce barrage. Mais nous sommes également venus ici pour comprendre comment les risques au niveau des lâchers d’eau sont gérés pour limiter les dégâts au sein de la population, a souligné Gautier Amoussou, coordonnateur national de Eco-Benin.

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L’eau est une ressource en or et indispensable pour le fonctionnement d’un barrage. Le barrage hydroélectrique de Nagbéto dispose d’un réservoir d’une capacité de 1 milliard 515 millions de mètre cube. Mais une fois cette capacité de retenue d’eau est atteinte, les vannes sont ouvertes pour laisser passer le surplus. Une action qui a des impacts sur les populations en aval de cette infrastructure.
Au Bénin, la montée des eaux du fleuve Mono met, chaque année, les populations riveraines en situation difficile. En 2017, les communes d’Athiémé, de Lokossa, Comé et Grand-Popo ont été les plus touchées avec des pertes de récoltes, bétails et de vies humaines. A Onkihoué, dans la ville de Grand-Popo, les habitants indexent directement le barrage hydroélectrique de Nagbéto, au Togo, comme étant la cause de leur calvaire.
Également, les retenues d’eau du barrage Nagbéto ne favorisent pas la forte pression courante de l’eau pour bien charrier les sédiments dans le lit du fleuve en aval. Résultat, on assiste à l’envasement et l’ensablement accéléré du fleuve Mono en aval du barrage. Une situation qui ne favorise pas la pêche, du moins diminue la production halieutique.

Après Nagbéto, cinq autres affluents convoient leurs eaux qui s’ajoutent aux lâchers du barrage pour alourdir la souffrance des communes en aval de ce barrage. Il s’agit des cours d’eau Amou, Asrama, Klikon, Laougan et Walhalla.

Mais une innovation technologique permet aujourd’hui de limiter les risques et catastrophes des lâchers d’eau. L’application FUNES encore appelé Functional Estimate identifie les localités susceptibles d’être inondées avec le degré d’inondation. Le logiciel est expérimenté au Togo, et ça marche ! Seul bémol, c’est uniquement les localités situées dans le Togo qui sont prises en compte dans la base des données. FUNES ne reconnaît pas les localités du Bénin situées en aval du barrage. Pourtant, cette infrastructure est commune à ces deux États. La délégation béninoise a été séduite par les prouesses du logiciel et plaide pour une collaboration afin d’intégrer également les données des localités du coté du Bénin.

Des visites et plusieurs séances de travail se sont déroulées au cours de cette mission. La délégation a également échangé avec les autorités de la préfecture d’Ogou située dans la région des plateaux. Cette séance qui a réuni les parties prenantes autour du barrage de Nagbéto a permis aux visiteurs de prendre connaissance du rôle des différents acteurs dans la gestion du lac créé par le barrage.

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La tournée a pris fin à Lomé par une séance de travail et d’échanges avec les responsables de la communauté électrique du Bénin. La délégation béninoise conduite par l’ONG Eco-Benin retourne au pays satisfaisante. A l’issue de cette mission de travail, les deux parties (la C.E.B, les responsables du barrage Nagbéto et les visiteurs) sont prêtes à engager le dialogue pour le développement durable du bassin du fleuve Mono.

Daniel ABOKI