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  • Dernière modification de la publication :15 septembre 2019

Des fouilles archéologiques ont lieu sur l’île aux sels, un petit village de l’arrondissement d’Avlo, commune de Grand-Popo. Cette initiative est le fruit de la coopération entre l’Université d’Abomey-Calavi du Bénin et celle d’East Anglia de Grande Bretagne avec la collaboration de l’ONG Eco-Bénin. Après les fouilles dans la vallée du Niger effectuées entre 2011 et 2015 par cette équipe d’Anne HAOUR, professeur d’archéologie africaine à University of East Anglia, en collaboration avec Didier N’DAH, maître de conférences en archéologie à l’Université d’Abomey-Calavi, cap est mis dans la Réserve la Bouche du Roy où les fouilles devront permettre d’établir un lien entre le tourisme et l’archéologie. Le Plan d’Action du Gouvernement PAG envisage beaucoup de projets sur la côte béninoise afin de développer le tourisme et valoriser le patrimoine culturel. Les présentes fouilles archéologiques démarrées depuis ce vendredi 8 juin 2018 entendent apporter une contribution dans ce domaine. Sept (7) étudiants béninois en 3ème année d’archéologie et deux étudiantes anglaises en Masters travaillent sur ce projet. C’est donc une occasion d’école-chantier pour ces passionnés scientifiques des civilisations disparues à partir des vestiges. Le Dr Nestor LABIYI, qui a récemment défendu sa thèse en Côte d’Ivoire, aide à superviser et former les étudiants.

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Jusqu’à la date d’aujourd’hui, on ne savait rien du tout de l’archéologie de cette partie du Bénin. Tous les éléments découverts sont nouveaux et permettront d’établir un lien entre les habitants de cette île et d’autres parties de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que l’Europe, voire le reste du monde. Après quatre jours de travail sous le soleil et la pluie, les résultats obtenus sont intéressants. Howlihoue encore appelé l’île aux sels serait construit sur un ancien village. Des pipes qui indiquent une période postérieure au contact avec les européens, des cauris qui viennent de l’océan indien et quelques perles de verre sont autant de vestiges précieux qui retracent le mode vie des premiers hommes de ce village.

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Deux sondages d’environ 1,5 mètre de profondeur ont permis d’avoir la découverte de ces objets qui se situeraient entre le XVIème et le XIXème siècle. Si l’idée principale de cette mission est de faire connaître l’histoire et l’origine des communautés de cette côte, il n’en demeure moins que l’idéal est que les touristes, en même temps qu’ils effectuent des visites dans cette réserve de biosphère, puissent intégrer quelques connaissances archéologiques soit à travers un site que l’on peut valoriser soit à travers ces objets trouvés.

« Beaucoup pensent que l’histoire est courte et se limite à l’arrivée des européens et à la traite esclavagiste mais il y a bel et bien une complexité dans les relations entre les communautés que seule l’archéologie peut explorer » a laissé entendre Anne HAOUR, la responsable de l’équipe et spécialiste de l’archéologie africaine.

La prochaine étape de la mission de cette équipe sera d’étudier la poterie découverte des fouilles en détail. Certaines études ont été effectuées à Ouidah, Savi, Abomey et Savè, à cet effet. Anne HAOUR et son équipe procèdera à la comparaison des objets céramiques et potiers des fouilles à Howlihoue aux produits découverts dans ces zonesafin d’identifier les similarités.

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Avec toutes les initiatives de développement touristiques par le gouvernement, d’autres régions devront elles aussi être portées à la lumière de l’histoire de ces communautés. Selon Anne HAOUR, il sera impératif d’organiser aussi des fouilles archéologiques à Ouidah, par exemple. Son équipe se dit prête pour cette mission si elle obtient toutes les autorisations nécessaires. Les fouilles archéologiques de Howlihoue s’intègrent parfaitement dans un développement durable et l’écotourisme. Les touristes de la Réserve la Bouche du Roy auront de réponses à certaines de leurs préoccupations sur l’histoire du passé des communautés de cette région. De dépliants résumant les travaux de ces fouilles leur seront mis à disposition par l’ONG Eco-Benin. Il faut signaler que les objets découverts pourraient servir aussi de collections didactiques pour les visiteurs de la Réserve de Biosphère la Bouche du Roy.

Daniel ABOKI