Titre du projet : Formation et appui à la promotion des pratiques agro-écologiques dans le maraîchage dans la commune de Grand-Popo.
Contexte du projet
La basse vallée du Mono, la lagune côtière, la Bouche du Roy et la lagune Gbaga se prolongeant à l’ouest au Togo pour confluer avec la lagune d’Anèho où se jettent le Sio et le Haho constituent ensemble un système fluvio-lacustre commun au Bénin et au Togo. Ce système offre non seulement des couloirs de migration pour les espèces animales marines et continentales (hippopotame, lamantin, tortue marine sur la côte…etc.), mais également un habitat d’hivernage pour des espèces d’oiseaux paléarctiques dont les Sternes.
Plusieurs études ont montré que le fleuve Mono, depuis les rapides d’Adjarala jusqu’au village Honsoukoué demeure aujourd’hui le seul plan d’eau où vivent encore un nombre important d’hippopotames dans les zones humides du Sud-Bénin. Cinq segments ont été constitués et prospectés dont le plus important au Bénin est celui du segment Adjarala – Dirékpon. La Bouche du Roy (arrondissement d’Avlo) constitue aussi l’un des rares écosystèmes où un grand nombre d’oiseaux paléarctiques font des escales. La particularité de ce site réside dans sa position géographique, la faible fréquentation humaine, le microclimat favorisé par le courant marin et la végétation etc.
D’une densité de 168,9 habitants/km2 en 1992, la population humaine est passée à 221 habitants/km2 en 2002 (RGPH, 2002). Les principaux groupes socioculturels représentés dans le bassin versant sont les Adja et apparentées (Mina, Xwla, Péda, Ouatchi, Sahouè, Tchi) et les fon. Cette population est menacée par des migrations surtout des jeunes vers les centres de villes pour les besoins d’amélioration de leur condition de vie et d’emploi.
Le diagnostic initial réalisé dans certaines localités de la zone du projet révèle des problèmes de faible protection et de valorisation des ressources naturelles des zones humides accentué par des conflits hommes animaux. En plus, on note le manque d’actions concertées dans le domaine de l’écotourisme et une insuffisance dans la dynamique de production agricole durable.
Historiquement tournées vers la pêche, les populations Béninoises de Grand-Popo se sont, du fait des difficultés économiques rencontrées par la filière, orientées vers l’exploitation des terres. Aujourd’hui, ce sont des milliers de maraîchers qui se succèdent le long de la côte, depuis le centre de Grand-Popo jusqu’à la frontière avec le Togo. L’activité maraîchère est ainsi devenue l’activité économique principale de ces villages côtiers, et la commune de Grand-Popo est actuellement, en termes de production maraîchère, la deuxième commune à l’échelle nationale. Le village de Yodo-Condji, à Grand-Popo, est un exemple très caractéristique de ce changement. Situé le long de la voie inter-Etats reliant Cotonou à Lomè, les populations se sont progressivement converties vers le maraîchage et aujourd’hui presque tous les villageois exploitent les terres.
Cette importante orientation économique n’est pas sans effet pour l’environnement. L’utilisation massive de produits chimiques pour enrichir les terres, ainsi que la quasi utilisation de motopompes à essence pour l’arrosage ont de réels impacts sur cette zone comprise entre l’océan et le fleuve Mono. Au niveau économique, les professionnels du secteur font face à d’importants coûts de production liés aux techniques précédemment citées. Les dépenses en engrais chimique, en essence mais également les faibles opportunités d’approvisionnement local et de conservation rendent donc moins rentable l’exploitation maraîchère. La promotion des techniques agro-écologiques apparaît ainsi pertinente pour répondre aux problématiques présentes
Pour lutter contre ces problématiques, à Yodo-Condji, une cinquantaine de responsables maraîchers ont été sensibilisés et formés aux techniques de compost et de paillage durant l’année 2013 pa Eco-Benin. De même un camp agroécologique de trois (03) jours a été animé à l’intention des maraîchers en vue de sensibiliser sur l’intérêt de l’adoption des techniques écologiques. Cette première étape a montré l’intérêt et l’enthousiasme formulés par les maraîchers du village à intégrer des pratiques agro-écologiques dans leurs techniques de travail. L’enjeu est maintenant de continuer à répondre à ces problématiques en renforçant la filière localement. Il s’agira ainsi d’étendre le nombre de personnes formés et de maintenir l’intérêt montré par les exploitants en proposant de nouvelles techniques de maraîchage biologique et en consolidant le circuit commercial existant.
Objectifs du Projet
Le principal objectif de ce projet est donc de renforcer la promotion de ces pratiques saines et durables dans le maraîchage afin de limiter les impacts des activités de production sur la biodiversité locale du fleuve Mono.
Spécifiquement il s’agit de :
– Etendre la sensibilisation et la formation des maraîchers à l’agro-écologie.
-Proposer et promouvoir de nouvelles techniques de production biologique dans le maraîchage.
-Promouvoir le camp agroécologique
-Promouvoir l’énergie solaire et l’irrigation « microgouttes » dans le maraîchage.
– Renforcer le circuit de commercialisation à Yodo-Condji.
-Mettre en place des techniques et stratégies appropriées de conservation des produits maraîchers
Encadrement des écovolontaires
Les écovolontaires seront activement impliqués dans les activités de formation et de sensibilisation des maraîchers, la mise en place de nouvelles techniques de production respectueuse de l’environnement puis la promotion de l’agro-écologie. Le renforcement des capacités techniques des maraîchers par l’animation des camps agro écologiques.
Les principales tâches assignées aux écovolontaires :
– Etendre la sensibilisation et la formation des maraîchers de Grand-Popo à l’agro-écologie.
-Animer des séances de sensibilisations sur les avantages de l’adoption des pratiques agro écologiques
– Proposer et promouvoir de nouvelles techniques de production biologique dans le maraîchage.
– Promouvoir le camp agroécologique
– Promouvoir l’énergie solaire et l’irrigation « microgouttes » dans le maraîchage.
– Renforcer le circuit de commercialisation à Yodo-Condji.
-Créer localement un réseau de distribution et d’approvisionnement en produits maraîchers.
– Mettre en place des techniques et stratégies appropriées de conservation des produits maraîchers
– Renforcer le circuit d’approvisionnement en intrants (Semence et matériel de production…)