• Post category:Mangroves Economie
  • Dernière modification de la publication :15 juillet 2024

Les changements climatiques sont une réalité tangible impactant la vie des communautés du paysage du delta Mono. Dans cette zone de mangroves, les activités sont principalement dans trois secteurs : l’agriculture, la pêche, et le tourisme. Lesdits secteurs sont particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques. Dans le cadre du projet “Mangrove Economie” en phase 2, l’ONG Eco-Benin a identifié dans le déploiement des activités de ces  secteurs des pratiques  d’adaptation visant à renforcer la résilience des communautés locales.

Pour hiérarchiser et valider celles à promouvoir parmi ces pratiques d’adaptation, appelées Technologies et Innovations d’Adaptation (TIA), une trentaine d’acteurs du milieu rural des départements du Mono et de l’Atlantique, incluant des cadres des Agences Territoriales de Développement Agricole, la Directrice départementale du cadre de vie, des chercheurs des universités d’Abomey-Calavi et de Parakou, des représentants de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin, des faîtières intervenant dans la promotion de l’agroécologie au Bénin, des agriculteurs, et des élus locaux, se sont réunis lors d’un atelier. Cet événement s’est tenu les 3 et 4 juillet 2024 au Centre Nonvignon à Grand-Popo. L’objectif était de valider les Technologies et Innovations d’Adaptation (TIA) identifiées pour renforcer la résilience des communautés.


Un diagnostic approfondi a été réalisé dans la zone du projet en collaboration avec le laboratoire de recherche sur l’innovation pour le développement agricole (LRIDA) de la faculté d’agronomie de l’Université de Parakou. Cette démarche s’est déroulée en trois phases : une revue systématique de la littérature pour identifier des mesures d’adaptation diffusées entre 2013 et 2023 au Bénin et dans d’autres pays d’Afrique ainsi  qu’au Canada, suivie d’une collecte de données faite sur le terrain pour identifier les TIA déjà utilisées dans les communes d’intervention du projet, et enfin une analyse multicritère permettant de pré-identifier une dizaine de TIA par secteur pouvant être vulgarisées. Sept critères ont été utilisés pour sélectionner les dix meilleures TIA, incluant la réduction de la vulnérabilité des acteurs, le coût de mise en œuvre, l’amélioration de l’environnement écologique, l’adhésion à la politique nationale, la création d’emplois, l’atteinte des objectifs de développement durable, et les capacités techniques de diffusion et de vulgarisation.

« À partir d’une centaine de TIA identifiées après notre revue systématique, nous nous attendons à une sélection par les experts présents ici de trois à cinq mesures par secteur d’activité pour la vulgarisation et la diffusion par l’ONG Eco-Benin et ses partenaires », a déclaré le Professeur Idrissou Latifou, enseignant-chercheur à l’Université de Parakou et membre du laboratoire LRIDA.

Les TIA prioritaires à vulgariser ….

Au cours de cet atelier de deux jours, les participants ont identifié trois mesures d’adaptation clés par secteur. Dans le domaine de l’agriculture, on note : (1) agriculture intelligente face au climat (AIC), (2) accroissement de la productivité du bétail, (3) agriculture en serre. Dans le secteur de la pêche, les experts présents à cet atelier ont priorisé comme mesures d’adaptation à vulgariser : (1) création de valeur ajoutée sur les produits halieutiques destinés à la commercialisation, (2) pratiques traditionnelles de conservation des mangroves, (3) formation en marketing et commercialisation de produits halieutiques. En ce qui concerne l’écotourisme, les trois mesures d’adaptation à vulgariser dans les prochaines années sont : (1) installation d’infrastructures vertes, (2) création d’une économie verte circulaire et solidaire avec des pratiques écoresponsables, (3) diversification des produits touristiques.

L’ONG Eco-Benin et ses partenaires s’engagent à vulgariser ces mesures d’adaptation dans les communes de Kpomassè, Bopa, Grand-Popo et Comé au cours des prochaines années.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Développement d’une économie locale résiliente sobre en carbone dans les zones de mangroves au sud-Bénin », connu sous le nom de « Mangroves Économie ». Le projet est porté par Village Monde avec l’ONG Eco-Benin comme  partenaire d’exécution au niveau local et financé par le Programme de Coopération Climatique Internationale (PCCI).

ABOKI DANIEL / ECO-BENIN