Le Chant d’Oiseau de Cotonou a abrité ce vendredi 4 juin 2021, un atelier de restitution des études pour le développement du projet « carbone Mangrove » dans la réserve de biosphère transfrontière du Mono – Site de la Bouche du Roy au Bénin. Plusieurs structures entre autres le Point Focal de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques / Direction Générale de l’Environnement et du Climat, l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE), la Direction Générale des Eaux Forêts et Chasses, le Laboratoire d’Ecologie Appliquée, le Centre National de Gestion des Réserves de Faunes (CENAGREF), les collectivités décentralisées de Bopa, Comé, Grand-Popo et Ouidah et l’association Doukpo ont pris part à cette séance. Au total une trentaine de participants ont répondu présent à ce séminaire de restitution des résultats d’étapes de trois différentes études devant contribuer à l’élaboration du Document Descriptif de Projet « carbone Mangrove » (PDD) dans le site de la Bouche du Roy.
En effet, pour davantage sécuriser et valoriser les espaces de mangroves disponibles et permettre à l’état béninois de satisfaire de façon quantifiée ces obligations de réductions d’émission en stockant du carbone dans les écosystèmes de mangrove, l’ONG Eco-Benin a bénéficié d’une subvention du Blue Natural Capital Financing Facility (BNCFF) de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature UICN pour pouvoir réaliser ces études devant faciliter la comparaison des données dans le temps.
« En 2014, Eco-Benin a commandité une étude dans toute l’espace du site RAMSAR 1017 pour faire le bilan carbone. Les résultats montrent que 219 tonnes de carbone sont séquestrées par hectare par an. En collaboration avec les municipalités, et notre partenaire Co2logic, nous ambitionnons maintenant l’élaboration et l’enregistrement d’un document descriptif de projet PDD pour aller dans la certification de carbone et aboutir à la génération de crédit carbone », précise Gautier AMOUSSOU, le coordonnateur Nation d’Eco-Benin a l’ouverture de cette séance.
Eco-Benin et ses partenaires nourrissent une belle ambition mais pour y arriver, un certain nombre de préalable sont indispensables. Il faudra tout d’abord démontrer que ce projet ne créera pas d’émissions de gaz à effet de serre supplémentaire mais aussi et surtout justifier que le projet soutiendra la voie de développement durable selon les exigences du Bénin et de l’accord climat. Trois études ont été suggérées en vue d’évaluer la base de référence :
– Étude de référence pour le développement de projet Carbone Mangrove dans la Réserve de Biosphère du Mono (BENIN)/ site de la Bouche du Roy ;
– Étude d’évaluation des impacts environnementaux et sociaux du projet Carbone Mangrove dans le site de la Bouche du Roy ;
– Étude sur l’historique de l’utilisation/occupation du sol du site de la Bouche du Roy.
Cet atelier a permis aux consultants à savoir le cabinet ID Territoires et le Dr Gordon Ajonina qui a d’ailleurs conduit l’étude de 2014 dans le site RAMSAR 1017, de recueillir les observations des structures étatiques, des communautés locales, les collectivités décentralisées et de l’ensemble des acteurs parties prenantes sur les insuffisances par rapport aux différentes études.
« Il a manqué au niveau de la restitution de l’étude d’impacts environnementaux et sociaux le détail des activités du projet car ces détails permettent de mieux évaluer les enjeux et les impacts. Il serait donc intéressant de corriger cet état de chose pour améliorer les rapports », a suggéré madame Eliane ZEKPETE, chef service suivi de l’environnement à l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE).
Les consultants se sont engagés à prendre en compte au mieux, dans les rapports finaux, ces observations pour une satisfaction de toutes les parties prenantes.
ABOKI DANIEL / ECO-BENIN