Créé en février 2018 à Lomé à la faveur d’un atelier régional, le Collectif des Deltas du Golfe du Bénin poursuit la mise en œuvre de son plan de travail pour l’atteinte de ses objectifs. Ce collectif que constitue les Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales intervenant en Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin et au Nigéria est une plateforme volontaire d’acteurs ancrés dans ces territoires et au contact des communautés locales dans les zones d’estuaire, de mangroves et dans les systèmes fluviomarins.
Conformément aux activités prévues dans sa feuille de route, une trentaine de membres du collectif ainsi que des universitaires-chercheurs venus du Ghana, du Togo, du Burkina-Faso et du Bénin ont participé du 10 au 14 Octobre 2018 à l’hôtel les Alizées de Sêgbohouê au Bénin à une rencontre régionale. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de capitalisation du projet Expertise Universitaire – Mangroves (EU-M) du consortium UNI4COOP (ULB-Coopération, Eclosio, Louvain Coopération) et de la mise en œuvre du Programme Ressources Partagées, Solutions Communes soutenu par l’IUCN Pays-Bas.
L’assise du Bénin vise dans un premier temps à élaborer et valider la charte du Collectif, et dans un second temps élaborer un plan triennal de plaidoyer africain pour l’application efficace des conventions internationales relatives aux ressources marines et côtières dans la zone du golfe du Bénin.
« La présence de tous les membres du collectif à cette réunion du Bénin est une sorte de renouvellement d’engagement des uns et des autres. Et cela se concrétise même par l’identification et l’élaboration d’un projet commun aux pays membres du collectif. C’est donc une satisfaction pour moi et nous exhortons les partenaires techniques et financiers à nous accompagner pour l’aboutissement de ce projet » Koffi AGBOGAH, Directeur Exécutif de l’ONG Hen MPOANO du Ghana, Facilitateur du Collectif du Golf du Bénin.
Dans le Golfe du Bénin, les ressources marines et côtières subissent une énorme pression. Cela s’illustre par exemple par une violation de la réglementation de la pêcherie marine et côtière au Bénin avec de faibles amendes pour constituer une dissuasion. On note également une absence de juges qualifiés pour l’infraction dans certains pays du Golfe du Bénin. Harmoniser les actions dans les pays du Golfe du Bénin en vue d’améliorer le suivi de la pêche maritime et côtière s’avère nécessaire pour le Collectif. Ensemble, les membres de ce réseau ont identifié et élaboré un projet commun : Contribution à l’amélioration de la gouvernance des ressources marines et côtières dans les deltas du Golfe du Bénin. Un projet qui a pour objectif de réduire la pêche illicite non déclarée et non contrôlée INN par le renforcement d’un mécanisme de contrôle efficace dans le golfe avec toutes les parties prenantes.
Les actions concrètes de plaidoyer africain du collectif pour l’application efficace des conventions internationales relatives aux ressources marines et côtières dans la zone du golfe du Bénin s’articulent autour de la création d’un lobby environnemental pour influencer les prises de décisions politiques. A cet effet, le collectif organisera dans les mois à venir des conférences, réunions et débats pour soutenir les OSC. Il sera également question d’organiser des événements de plaidoyer et de pression (marches, pétition et des manifestations, etc). Au Gabon, Rwanda et en France par exemple, il existe des structures en charge de coordination des conventions relatives à l’environnement. Dans les actions de plaidoyer du Collectif, il est envisagé des visites d’échanges dans ces pays pour s’inspirer de l’expérience de cette initiative.
L’ONG Eco-Benin, membre du Collectif des Deltas du Golfe du Bénin, intervient dans la Réserve de Biosphère transfrontière du delta Mono, site de la Bouche du Roy MAB-UNESCO. Seul site au Bénin couvrant une zone marine et côtière, cette réserve a été visitée par les membres du collectif présents à la rencontre de Sègbohouè – Bénin. Ils ont profité de la richesse des écosystémiques de la réserve et ont participé a une action écologique : la libération d’une vingtaine de bébés tortues. Les membres du collectif ont également visité le sémaphore, infrastructure militaire de premier ordre dans le dispositif opérationnel et de surveillance marine des forces navales basées à Grand-Popo.
« C’est une fierté d’appartenir à ce grand cercle régional. Eclosio est membre du collectif 5 deltas (façade Atlantique) au niveau du Sénégal. Nous affirmons notre engagement à accompagner le collectif pour l’atteinte des objectifs », Franck Ogbonnikan ADJE, Chef de projets à Eclosio.
Deux candidats avaient soumis le formulaire d’adhésion. Il s’agit de Nigerian Conservation Foundation et de Eclosio. La candidature de Eclosio a été validée et acceptée. Cette Organisation anciennement Aide au Développement Gembloux devient le neuvième membre de ce collectif. Eclosio une ONG de l’Université de Liège. Sa mission est de renforcer des initiatives respectueuses de l’humain et de l’environnement. Pour y parvenir, elle s’appuie sur sa position privilégiée, à l’intersection de la communauté universitaire et de la société civile.
En Février 2019, les membres du collectif se réuniront au Togo à l’occasion du colloque scientifique qui s’inscrit dans le cadre du projet Expertise Universitaire – Mangroves.
Daniel ABOKI