Contexte
Le projet porte sur la mise en place d’une réserve de biosphère transfrontalière (Bénin-Togo). Notre action se situe dans la zone du delta du Mono. Le site se retrouve dans le site Ramsar 1017, inscrit en janvier 2000. Ensuite, une volonté s’est portée sur cette partie de territoire pour l’inscrire comme aire marine protégée, le rapport final fut édité en 2011. Aujourd’hui c’est la volonté d’inscrire tout l’ensemble écosystémiques du bassin du mono qui motive cette nouvelle démarche.
La volonté est en effet de dépasser les frontières pour la conservation d’un vaste espace de 2250 km², caractérisé par des zones côtières, d’estuaires, d’eaux stagnantes, de lagunes, de marais, d’eaux vives, … riche en espèces d’importance national et régional.
Nous sommes actuellement au début de la deuxième année et sommes soutenues par le GIZ (l’agence internationale de la coopération allemande pour le développement) et l’UICN-Pays Bas.
Les zones humides sont des espaces à l’interface entre des milieux terrestres et des milieux aquatiques, c’est-à-dire qu’ils sont recouverts par l’eau temporairement ou en permanence. Ce sont des marais, des lagunes, des mangroves, ainsi qu’un estuaire pour notre cas. Ils ont un fonctionnement particulier et rassemblent une grande richesse en terme de biodiversité. Et ils sont le siège de services écosystémiques uniques, donc par définition, dans un bon état de conservation, ces milieux peuvent apporter des bénéfices aux populations qui y vivent (Fiogbe E. et al, 2007). Ces régions sont souvent placées sous un statut de protection pour préserver ses fortes capacités de production et ses intérêts culturels.
L’importance écologique et la productivité à grande échelle des zones humides ont été démontrées et il n’est plus à prouver qu’elles apportent des services écosystémiques de prédilection. Elles ont donc un intérêt majeur et sont reconnues comme ressources uniques pour les hommes c’est pourquoi il devient urgent de les préserver. En effet de nombreuses menaces pèsent sur ces écosystèmes fragiles et mettent en péril leur équilibre naturel au niveau planétaire. La présence de l’homme et ses pratiques représentent les plus grands dangers pesant sur ces milieux et ont pour conséquences la dégradation des habitats, des équilibres biologiques, des parcours migratoires et l’épuisement des ressources naturelles…
Ces zones humides, au Bénin, ont été depuis longtemps colonisées par les hommes qui ont de tout temps profité des ressources offertes par ces milieux malgré leur accès difficile sans pour autant avoir pensé à la durabilité de leur exploitation. C’est le cas de la zone du DELTA du MONO.
Objectifs
L’enjeu est de répondre à ces problématiques de préservation durable de ces ressources et des services écosystémiques à travers la création d’une réserve de biosphère pour le bénéfice des populations locales.
Le principal objectif de ce projet est donc l’évaluation de l’état de la biodiversité et des écosystèmes des zones d’intérêt pour appuyer la sensibilisation et la participation des populations locales à la création de la réserve.
De façon plus spécifique, il s’agit de :
– identifier les zones potentielles pouvant fait l’objet des noyaux centraux à protéger ;
– inventorier les espèces floristiques et faunistiques présentes dans la zone du projet.
– identifier les facteurs de risques pour la création d’une réserve communautaire;
– identifier les formes de gouvernance locale des ressources existantes ainsi que les menaces/pressions qui y sont liées.
Méthodologie
A l’arrivée des volontaires, une séance d’immersion culturelle leur sera faite par l’équipe d’EcoBenin en vue de faciliter leur intégration dans le pays et auprès des acteurs locaux.
Après leur présentation auprès des autorités locales au début de la mission, les écovolontaires effectueront une petite enquête exploratoire consistant à faire l’état des lieux des connaissances sur le site pour se les approprier. Ensuite, une phase approfondie de collecte suivra au cours de laquelle il sera question d’inventorier les espèces présences dans le milieu. A cet effet, il sera mis en place des placettes de relevé floristiques et des collectes des données sur la faune à partir des outils existant. Ces activités seront associées à celles d’information et de sensibilisation locale sur l’intérêt de préservation des écosystèmes présents. L’entretien avec les populations permettra de recueillir les points de vue et de prendre des informations détaillées sur les zones, les habitats des espèces, les enjeux socio économiques et culturels.
Ce projet s’engage pour la protection des zones d’intérêt en diversité biologique afin d’éviter leur colonisation par les populations locales. En effet, bien qu’étant des sites Ramsar, ces zones sont exploitées par les populations sans aucune retenue. Il s’agit d’une initiative qui permettra à terme de déboucher sur des formes de protection et de gouvernance des ressources en vue freiner l’intense destruction des mangroves, des zones de frayères, des végétations des marais et des espèces de faunes menacées de la zone.
Utilité des écovolontaires
Les volontaires seront mis à contribution pour une multitude d’activités concourant à l’atteinte des objectifs du projet.
Les principales tâches assignées aux écovolontaires :
– organiser des séances d’information et de sensibilisation aux populations locales des zones de la réserve;
– identification les zones potentielles pouvant fait l’objet des noyaux centraux à protéger ;
-cartographie des ressources présentes dans la zone d’étude;
– identification les facteurs de risques pour la création d’une réserve communautaire ;
– identification les formes de gestion locale des ressources existantes ainsi que les menaces/pressions qui y sont liées ;
– inventaire les espèces floristiques et faunistiques présentes dans la zone;
– mise en place de circuits et d’activités d’écotourisme valorisant les attractions de la réserve;
– identification des opportunités de micro-entreprises valorisant les ressources biologiques de la réserve;
– appui au montage de petits plans d’affaires;
– formation à la gestion de micro-entreprises;
– appui au montage de petits projets de développement socio-économiques (écoles, solaire, santé, eau, etc)
– appui à la plantation de zones de mangroves.