Hérons striés, emblème de l’aire communautaire de conservation de la Bouche du Roy, aigrettes ardoisées, aigrettes des récifs, aigrettes garzettes, hérons garde-bœufs et les Becs-ouverts africain se disputent un emplacement sur cet îlot. Le spectrale vu du haut est époustouflant. L’endroit est situé derrière l’école primaire publique de Gbèfa, commune de Grand-Popo, au cœur de la réserve Bouche du Roy. Ces milliers d’oiseaux occupent et nichent désormais sur cette île, devenue la troisième dans cette réserve vaste de 9 678 hectares. Un résultat spectaculaire pour ce site qui témoigne de la valeur d’un lieu, qui offre de multiples ressources aux oiseaux traversant la région.
Dans un contexte global de diminution de la biodiversité, la naissance d’un nouvel écosystème fonctionnel est une bonne nouvelle et l’apparition de nouvelles niches écologiques confère à cette réserve un intérêt majeur. C’est un ‘’grand sentiment de satisfaction’’ pour Basile Amoussou, vice-président de Doukpo, l’association locale de gestion de la réserve. « Dans cette réserve, nous avons fait un travail de sensibilisation. La population a compris qu’il faut protéger les espèces, aussi bien animal que floristique », nous confie -t-il.
En 2008, aucune trace des écosystèmes de mangroves sur cette île. La grande inondation de 2010 ayant touché l’ensemble du pays a détruit une partie de ce village avec un grand risque d’ouverture d’embouchure. Alerté, l’ONG Eco-Benin a agi avec l’appui de ses partenaires. En 2013, elle a procédé à la plantation de palétuviers rouge sur une superficie d’environ 10 hectares dans cette partie du village de Gbèfa. Aujourd’hui, les efforts d’Eco-Benin et ses partenaires portent leur fruit. Grâce au travail de sensibilisation et de suivi-écologique mené par Eco-Benin, les oiseaux nicheurs et migrateurs reviennent. Et cela offre aux visiteurs du site de la Bouche du Roy des trésors naturels et une biodiversité exceptionnelle.
La Réserve de biosphère transfrontalière du Delta du Mono site de la Bouche du Roy – Mab Unesco devient un refuge pour les oiseaux migrateurs. On remarque la présence de ces oiseaux dans la période de septembre à février. Dans les autres mois de l’année, ils migrent vers d’autres zones humides.
DANIEL ABOKI / ECO-BENIN
